Le prologue permet d’introduire le spectateur avant le début officiel de l’histoire. Il peut présenter un personnage, poser le ton ou expliquer le contexte du film, tout en donnant un avant-goût de ce qui va suivre.

Qu’entend-t-on par prologue ?

Le prologue est une séquence située au tout début d’un récit mais distincte de l’intrigue principale. Il peut se dérouler dans le passé, le futur ou constituer une parenthèse thématique qui éclaire la narration. Le terme vient du grec « prologos », signifiant « avant le discours ». Dans les tragédies grecques, il servait à expliquer le contexte de l’action à venir. À la période élisabéthaine, il s’élargit à l’introduction de thèmes et à l’annonce du ton de la pièce, souvent sous forme de monologue. Au cinéma, le prologue conserve cette fonction : préparer le spectateur, donner des repères et instaurer un lien émotionnel avant le développement du scénario.

Faut-il un prologue ?

Le prologue n’est jamais indispensable, il doit avoir une raison d’être précise. Les scénaristes sont souvent encouragés à « commencer l’histoire le plus tôt possible » pour maintenir l’attention. Le prologue, en revanche, introduit des informations ou une ambiance avant le récit principal. Il est utile seulement si sa présence enrichit le film en apportant un contexte, en révélant un personnage principal ou en installant un ton particulier. Un prologue superflu risque de ralentir le rythme et de détourner l’attention du spectateur du cœur de l’histoire.

Prologue pour construire l’univers

Le prologue de world-building est particulièrement utilisé dans les films de science-fiction, de fantasy ou dans des univers complexes. Il permet au spectateur de comprendre les règles, la géographie, la politique ou les technologies du monde présenté. La mise en place doit être claire mais immersive, en évitant l’exposition excessive qui pourrait alourdir la narration. L’idéal est d’introduire ces éléments de manière visuelle et dramatique, en utilisant la caméra et le récit pour montrer plutôt que simplement expliquer. Ainsi, le public découvre les particularités du monde tout en restant intrigué et impliqué dans l’action à venir.

Prologue pour présenter un personnage

Un prologue peut servir à introduire un personnage central avant que l’intrigue principale ne commence. Cette introduction doit révéler des traits de sa personnalité, un dilemme moral ou un événement significatif qui influence ses choix futurs. La force de ce type de prologue réside dans sa capacité à créer une connexion émotionnelle immédiate avec le spectateur. En montrant le personnage dans une situation révélatrice, le prologue permet de comprendre ses motivations tout en préparant les enjeux dramatiques à venir.

Prologue comme tone setter

Le prologue peut également fonctionner comme un « tone setter », c’est-à-dire un dispositif qui établit immédiatement l’ambiance et le style du film. Il fixe le rythme, l’esthétique visuelle et sonore, et prépare émotionnellement le spectateur à ce qu’il va vivre. Dans ce cas, le prologue n’apporte pas forcément d’information factuelle, mais communique une sensation, une atmosphère ou un style narratif. La réussite dépend de la cohérence avec le reste du film : le ton établi doit être respecté tout au long de l’histoire, sinon le spectateur peut ressentir une dissonance.

Combiner les fonctions

Il est courant qu’un prologue remplisse plusieurs fonctions à la fois : présenter un univers, introduire un personnage et installer un ton. L’important est que chaque fonction serve directement le récit. Un prologue trop long ou trop chargé peut disperser l’attention, alors qu’un prologue bien équilibré enrichit la narration, accroche le spectateur et facilite la transition vers l’histoire principale. L’écriture doit être précise, chaque scène justifiant sa présence pour maximiser l’efficacité dramatique.

Conseils pratiques pour l’écriture

Pour écrire un prologue efficace, il est faut définir clairement son objectif : information, émotion ou ambiance. Il faut privilégier l’action, la situation ou l’image plutôt que l’exposition purement textuelle. Tester le récit sans le prologue peut aider à mesurer sa nécessité : si l’histoire reste compréhensible et captivante sans lui, il doit être révisé pour ne conserver que ce qui ajoute une valeur réelle. L’intégration harmonieuse du prologue au rythme global du film aide à capter l’attention dès le début et préparer le spectateur à suivre l’histoire avec intérêt.